lettres malgaches 47

Publié le par tontonjef







Roivivant à son ami Stéphane le jour d'Obama




Mon cher Stéphane, j'ai peur d'imaginer la suite de cette histoire, car des menaces réelles d'expansion de la barbarie sont dans l'actualité et la réalité dépassera la fiction. La réponse à la question initiale est évidemment négative, malheureusement ! Mondialement présente, la barbarie utilise la xénophobie comme une arme de discrimination, comme un somnifère passager ; elle s'est glissée dans tous les rouages de la légalité et de l'illégalité ; elle menace le cœur de tous les systèmes et ne permet pas aux humains de se distinguer par une appartenance culturelle ; elle pronne le nivellement et l'uniformité.

Dans quelques jours, les Jeux Olympiques se dérouleront à Pékin dans le pays le plus puissant de la planète. Ce pays sera-t-il capable de maîtriser et de contrôler les menaces ou les attaques dont il sera victime ? Saura-t-il résister aux pressions des terroristes et éviter lui-même d'avoir recours à la barbarie comme il le fait avec sa population ? Les jeux olympiques sont un divertissement planétaire qui permet au pays organisateur de dynamiser certains secteurs de son économie ou de son aménagement urbain. S'agissant du plus grand pays du monde par sa population et son dynamisme économique, cet événement est à la fois facile à perturber, à cause de sa perméabilité et impeccablement maitrisé par une organisation sans faille, une répression anticipant les obstacles internes, une mobilisation populaire spontanée ou dirigée.

Ici, les barbares, s'ils passent à l'action, seront étrangers à ce projet, simplement préoccupés par leur mission messianique, se moquant des enjeux des sportifs et des organisateurs. En attendant, ils frappent ailleurs : en Corse, en Afghanistan, au Liban, à Gaza, au Pakistan et en Inde. Ils entretiennent la peur ; ils nous disent « carpe diem » avant de mourir ou de tuer les touristes séquestrés. Qui sont les victimes de la barbarie ?

Dans l'avion qui vous emmène à l'autre bout du monde, dans l'hémisphère austral, ne pensez pas à la distance qui sépare les humains. Vous allez à la rencontre de ceux qu'on appelle les « tout noirs » ; vous nous direz comment s'appellent les femmes, les filles et les mères de ces hommes. Partout où l'homme prétend régner en maître, il est urgent qu'il dépende de la femme. Les grands équilibres sont souverains ou plénipotentiaires. Les petits équilibres obligent la jeune femme à protéger son bourreau, l'enfant à adorer son prophète, l'étranger à chercher une terre d'accueil au risque de sa vie et le nanti à ignorer le pauvre.

Cette histoire des barbares n'est pas aussi optimiste que l'histoire des troglodytes de Montesquieu. En 300 ans, l'humanité n'a pas réglé les problématiques liées aux désirs des hommes et des femmes de construire un avenir pour eux et leurs enfants. Par contre, inévitablement, pour longtemps, elle perpétue la main mise barbare et sa mondialisation.
A bientôt.

Publié dans Actualité

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